FAO, 34e session de la Conférence régionale pour l’Europe

Niveau juridique : International

La République de Moldavie a hébergé du 14 au 17 mai 2024 la 34e session de la Conférence régionale pour l’Europe. Celle-ci a réuni, non seulement les membres de la FAO de la région Europe et Asie centrale et des représentants de fonds, de programmes et d’institutions spécialisées du système des Nations Unies, mais aussi des observateurs des secteurs intergouvernementaux et non gouvernementaux, d’instituts de recherche et du milieu universitaire, du secteur privé et de la société civile.

Il s’agissait, tout au long de la session, d’illustrer de quelle manière le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO facilite la prise de mesures en faveur de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 au moyen d’une transformation des systèmes agroalimentaires destinée à rendre ceux-ci plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, afin d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.

Dans le prolongement du Bilan de la transformation des systèmes alimentaires à l’échelle des Nations Unies, du Sommet des Nations Unies sur les objectifs de développement durable (ODD) et de la 28e session de la Conférence des Parties (COP 28) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), tenus en 2023, ainsi que de la Déclaration de Samarcande et du récent Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture (janvier 2024), une table ronde ministérielle permettra d’analyser le rôle que l’innovation et le développement du numérique jouent en faveur du renforcement de la résilience et de systèmes agroalimentaires à faibles émissions en Europe et en Asie centrale. Les ministres ont ainsi pu échanger sur l’amélioration effective de la gouvernance de l’eau dans un contexte de changement climatique et de défis multiples, ainsi que sur la préservation de la biodiversité agricole. C’est ce point que nous allons développer plus avant.

Ainsi, on notera tout particulièrement les discussions sur les items suivants :

« II. Questions relatives aux politiques et aux réglementations régionales et mondiales

A. Le rôle de l’innovation et de la transition numérique s’agissant d’utiliser les ressources naturelles de façon durable afin d’accélérer la mise en place de systèmes agroalimentaires climato-résilients et à faibles émissions

14. La Conférence régionale a examiné le document portant la cote ERC/24/2, intitulé Le rôle de l’innovation et de la transition numérique s’agissant d’utiliser les ressources naturelles de façon durable afin d’accélérer la mise en place de systèmes agroalimentaires climato-résilients et à faibles émissions.

15. La Conférence régionale a estimé que la technologie et toutes les autres approches novatrices devaient être utilisées dans une volonté clairement affirmée de contribuer à la transformation des systèmes agroalimentaires et qu’elles constituaient un moyen de parvenir à un développement durable et de libérer le monde de la faim.

16. La Conférence régionale a appelé les membres à :

a) promouvoir des cadres de décision harmonisés et adaptatifs afin de créer un environnement équitable, reposant sur le principe de responsabilité et propice à l’innovation et à la transition numérique dans les domaines de la gestion des ressources naturelles, de la biodiversité et de l’action climatique, tout en garantissant une utilisation sûre et productive des technologies émergentes ; »

« 17. La Conférence régionale a appelé la FAO à :

a) faciliter une initiative intersectorielle pour une meilleure gouvernance de l’eau, des terres et des forêts, tout en favorisant l’échange de connaissances, la collaboration et l’élaboration de politiques harmonisées pour un environnement propice à l’innovation et en mettant l’accent sur des technologies durables et inclusives qui ne laissent personne de côté, en particulier les femmes et les filles en milieu rural, les jeunes, les petits exploitants et les groupes vulnérables ;

b) accélérer la mise en œuvre d’initiatives phares, telles que l’initiative 1 000 villages numériques, pour combler le fossé numérique en milieu rural, et investir dans la démocratisation des technologies, comme les biens publics numériques, tout en améliorant l’accessibilité, la responsabilisation ainsi que la protection et le contrôle indépendant des données et en favorisant l’égalité des chances en ce qui concerne le numérique ;

c) élargir le soutien apporté face au changement climatique pour favoriser la résilience, l’adaptation et la réduction des émissions, conformément à la Stratégie de la FAO relative au changement climatique 2022‑2031 et au Plan d’action 2022‑2025 qui lui est associé, à la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation, à la Stratégie de la FAO relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture et au plan d’action attendu pour la période 2024‑2027 ;

d) fournir des informations régulières sur la manière dont les différentes entités de l’Organisation collaborent (dans une perspective intersectorielle axée sur les systèmes alimentaires) sur les questions relatives au climat, à la nature et à la biodiversité, à la santé des sols, à l’élevage, à l’utilisation des terres et à la production durable ;

e) harmoniser les efforts qu’elle déploie dans les domaines de l’innovation et de la transition numérique avec les initiatives qui sont déjà en place, telles que le Cadre mondial contre la pénurie d’eau dans l’agriculture et le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal ;

f) collaborer avec des partenaires du monde universitaire et du milieu scientifique dans la recherche et le développement de technologies intelligentes face au climat, de nouvelles approches agroécologiques et d’autres solutions novatrices, et dans la promotion de leur adoption ; »

«  C. L’action de la FAO face aux multiples crises touchant l’Europe et l’Asie centrale

21. La Conférence régionale a examiné le document portant la cote ERC/24/4 Rev.1, intitulé L’action de la FAO face aux multiples crises touchant l’Europe et l’Asie centrale, qui fournit des informations sur les conséquences de la pandémie de covid-19, de la guerre en Ukraine et du changement climatique. […]

24. La Conférence régionale a appelé la FAO à :

a) continuer à apporter son concours à la réalisation des objectifs mondiaux relatifs à la durabilité et au climat dans le cadre de son mandat et dans l’optique de ses objectifs stratégiques en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, continuer à développer ses capacités de modélisation et d’analyse pour pouvoir fournir des informations et des scénarios sur les conséquences des crises dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, et aider les pays à appliquer les recommandations formulées à l’intention des membres dans le document mentionné ci-dessus ;

b) s’attacher à œuvrer en collaboration avec d’autres initiatives en cours, notamment celles liées à la gouvernance de l’eau et des terres, à la Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique adoptée lors de la COP28 et au Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, pour contrer les effets du changement climatique sur les systèmes agroalimentaires ;

c) continuer à répondre aux crises par des mesures immédiates et des interventions à moyen et long terme visant à renforcer la résilience des petits exploitants, en appliquant une approche fondée sur les interactions pour permettre une reprise économique durable dans la région, dans le cadre d’une démarche systémique, axée notamment sur l’agroécologie;

d) coopérer avec les organisations qui interviennent activement dans la gestion des situations d’urgence, en particulier les autres organismes ayant leur siège à Rome;

e) planifier et mettre en œuvre des interventions prioritaires, en tenant compte des questions d’égalité des genres et des problématiques liées aux jeunes;

f) poursuivre l’appui qu’elle apporte aux interventions destinées à renforcer la résilience face au changement climatique, à la désertification et à l’appauvrissement de la biodiversité en vue de transformer les systèmes alimentaires. »

« F. Comment lutter contre les pertes et le gaspillage de nourriture

29. La Conférence régionale a examiné le document intitulé Comment lutter contre les pertes et le gaspillage de nourriture (ERC/24/6 Rev 1).

30. La Conférence régionale :

a) a reconnu l’importance que revêt la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires pour la transformation des systèmes agroalimentaires en vue de la réalisation des ODD dans la région ;

b) a recommandé que les membres intègrent la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires dans leurs programmes, politiques et stratégies nationaux et régionaux qui traitent des systèmes agroalimentaires, notamment dans ceux qui sont associés au changement climatique et à la biodiversité ; »

« III. Questions relatives au Programme et au budget

A. Résultats régionaux, priorités, quatre améliorations et objectifs de développement durable

34. La Conférence régionale a examiné le document ERC/24/8 Rev.1, Résultats de la FAO dans la région – 2022‑202325 et le document ERC/24/9 Rev.1, Priorités dans la région Europe et Asie centrale au regard du Cadre stratégique 2022‑2031 de la FAO26. […]

36. La Conférence régionale a appelé la FAO à : […]

d) intégrer la biodiversité, y compris la conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture, contribuer à la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, et poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie de la FAO relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture ;

e) renforcer l’approche systémique conformément aux ODD, en mettant l’accent sur les solutions durables et fondées sur la nature et les pratiques innovantes telles que l’agroécologie, les régimes fonciers et la bonne gestion de l’eau, dans tous les domaines d’activité ; »

Rapport et documents de la réunion disponibles ICI