Niveau juridique : France
Plus de 51 jours après le résultats des élections législatives qu’il a lui-même provoqué, le président Macron a nommé comme Premier Ministre Michel Barnier le 4 septembre 2024. Le choix de cet homme de 73 ans, appartenant aux Républicains, laisse pensif, étant donné que c’est une formation de gauche (le Nouveau front de gauche) qui est sorti en tête des urnes lors des législatives du 7 juin dernier.
Michel Barnier a une solide expérience de la vie politique, puisqu’il s’engage en politique en 1973 et a été tour à tour conseiller général de la Savoie, député, ministre de l’environnement (de 1993 à 1995, sous le gouvernement Balladur), ministre délégué aux affaires européennes (1995 à 1997, gouvernement Juppé I et II), sénateur, commissaire européen à la politique régionale, ministre des affaires étrangères (de 2024 à 2005, gouvernement Raffarin III), ministre de l’Agriculture (de 2007 à 2009, gouvernement Fillon II), député européen pour le PPE, vice-président de la Commission européenne et commissaire européen au marché intérieur (2010 à 2014), négociateur de l’Union européenne chargé de la préparation et des négociations avec le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit et de ses suites.
Sur les problématiques environnementales et agricoles, on lui doit notamment la loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement (dite « loi Barnier), qui instaure la Commission nationale du débat public, crée le fonds de prévention des risques naturels majeurs (qui finance notamment les expropriation de biens exposés à un risque naturel majeur), instaure le principe de précaution et pose les bases d’une fiscalité écologique avec la « taxe Barnier », sur les passagers maritimes à destination d’espaces naturels protégés. Lors de son passage au ministère de l’Agriculture, il avait su résister aux pressions, notamment celles de la FNSEA pendant le Grenelle sur les pesticides et avait ouvert le ministère aux associations environnementales.
Toutefois, cela fait bien longtemps que Michel Barnier ne s’est pas prononcé sur les questions écologiques et agricoles, et il est donc peut probable qu’il fasse de ces dernières les priorités de son mandat.
Lien vers le communiqué sur le site de l’Elysée ICI