Avis du Comité économique et social européen sur le thème «Sécurité alimentaire et systèmes alimentaires durables» (avis exploratoire à la demande de la présidence française), JO UE C 194/72 du 12 mai 2022

Niveau juridique : Union européenne

Extraits de l’avis (nous surlignons):

« En réponse à la demande d’élaboration du présent avis exploratoire formulée par la présidence française du Conseil, le CESE estime que les principaux leviers à activer au niveau de l’Union européenne pour préserver la compétitivité (2) des producteurs européens, dans le but de garantir d’une part la sécurité alimentaire européenne et une alimentation durable, et d’autre part des prix abordables pour les consommateurs, sont les suivants :

[…]

ii) mettre au point des technologies et des semences novatrices afin d’être toujours en mesure de fournir des solutions aux agriculteurs confrontés à des restrictions sur les outils existants;

iii) garantir la couverture en haut débit et la numérisation, lesquelles constituent une condition préalable pour l’agriculture de précision et la robotisation, et soutenir les investissements dans de telles techniques durables;

iv) promouvoir et faciliter l’accès des producteurs agricoles, en particulier des jeunes agriculteurs, à la formation à ces nouvelles techniques;

[…]

4.Leviers pouvant contribuer à réduire la dépendance aux intrants, notamment de synthèse, et à améliorer l’autonomie protéique de l’UE

4.1.Réduire la dépendance aux intrants, notamment de synthèse

4.1.1.

Comme expliqué dans le rapport du Parlement européen sur «La chaîne de distribution des intrants agricoles: structure et implications», la forte volatilité des prix des matières premières agricoles et des intrants agricoles a nourri l’insécurité des revenus agricoles et entravé les investissements à long terme des agriculteurs. Dans le même temps, les agriculteurs manquent cruellement d’outils et de solutions de remplacement, du fait que la recherche ne couvre pas suffisamment ces sujets. Il importe de se mobiliser et d’investir massivement au profit par exemple de l’agroécologie, de la recherche sur les nouvelles variétés résistantes, des nouvelles méthodes de protection biologique et de l’agriculture de précision.

[…]

4.2.6.

Les éléments suivants pourraient être envisagés en tant que leviers à activer pour améliorer l’autonomie protéique de l’Union européenne:

i)intensifier la production de graines oléagineuses et de tourteaux d’oléagineux. La valorisation des graines oléagineuses dans le but premier de produire des denrées alimentaires repose à la fois, et de manière indissociable, sur celle de l’huile et sur celle des tourteaux. Il est ainsi possible de renforcer la production durable de denrées alimentaires et d’énergie. À cet égard, la disponibilité du colza européen est source de préoccupation, sa production étant passée, exprimée en quantité de protéines pures, d’un niveau de 3,8 millions de tonnes lors de la récolte 2017/2018 à 2,66 millions lors de la récolte 2020/2021. Ces évolutions se traduisent par des importations de graines et de farines, principalement de soja. La chute des volumes de colza européen s’explique à la fois par des conditions climatiques défavorables et par des difficultés rencontrées pour ces cultures du fait du resserrement des contraintes réglementaires et de la réduction des moyens de production disponibles. Dans ce contexte, les producteurs extra-européens bénéficient d’avantages concurrentiels importants, qu’il s’agisse de l’utilisation de techniques de sélection, de variétés tolérantes aux herbicides, etc. Dans ce cadre, des clauses miroir sont essentielles;

[…] »

Lien vers le texte de l’avis ICI.