Niveau juridique : France
Extraits du communiqué :
« Malgré le conflit russo-ukrainien qui s’enlise et met à mal les exportations ukrainiennes, FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’exportation de blé français, en raison du ralentissement de la demande chinoise et de la cherté des prix qui limite les achats des pays importateurs.
Le conseil spécialisé « Grandes cultures-marchés céréaliers » de FranceAgriMer s’est réuni le 11 mai 2022 pour examiner l’évolution de la situation des marchés céréaliers suite au conflit russo-ukrainien et valider les nouvelles prévisions de l’établissement pour la campagne commerciale française 2021/22.
Les achats des importateurs freinés par la COVID ou la cherté des prix
FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’exportations françaises de blé tendre à 9,25 millions de tonnes (Mt) vers les pays tiers (- 250 000 tonnes par rapport aux prévisions d’avril) et à moins de 8 Mt vers l’Union européenne (- 60 000 tonnes).
En cause, le ralentissement des importations de la Chine suite aux nouvelles mesures de confinement anti-COVID prises par le pays, mais aussi la cherté actuelle du prix du blé qui limite les capacités d’achat de certains pays. Après un tassement courant avril, les prix du blé meunier sur Euronext sont en effet repartis à la hausse et dépassent à nouveau les 400 €/t : 418 €/t le 27 avril, 406 €/t le 6 mai.
Le stock de blé français s’alourdirait ainsi à plus de 3,2 Mt en fin de campagne, au plus haut depuis 2015, en dépit du conflit russo-ukrainien qui s’enlise et des difficultés de l’Ukraine à acheminer ce qui lui reste à exporter.
L’activité des fabricants d’aliments du bétail français ralentie par l’influenza aviaire
FranceAgriMer a également réduit ses prévisions d’utilisation de maïs par les fabricants d’aliments du bétail français à 3,05 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), baisse en partie compensée par une augmentation des incorporations de blé, portées à 4,5 Mt (+ 50 000 tonnes).
L’activité des fabricants d’aliments du bétail dans le secteur de la volaille est en effet ralentie par l’influenza aviaire, malgré le repeuplement progressif des élevages de volailles dans le Sud-Ouest.
Des déséquilibres mondiaux qui devraient perdurer en 2022/23
Si le Conseil International des céréales (CIC) table sur un rebond de la production mondiale de blé dur et d’orges en 2022/23, en raison de meilleures récoltes dans certains pays, notamment au Canada, il prévoit en revanche un recul de la production mondiale de blé tendre et de maïs.
Les exportations ukrainiennes de maïs, de blé et d’orges devraient également s’effondrer, alors que les exportations de céréales russes progresseraient.
Récolte française 2022 : un potentiel de rendement supérieur aux dernières années, malgré le manque de pluies
La France est confrontée à un déficit de précipitations important depuis l’hiver, mais cette situation est loin d’être inédite, avec, par le passé, des années encore plus chaudes et plus sèches comme 1997, 2003 ou 2012. Le déficit hydrique actuel touche surtout le Sud-Est mais devient préoccupant sur une bande s’étendant des Pays de La Loire à l’Alsace.
Le développement des céréales à paille est globalement en avance par rapport aux 5 dernières années. Il pourrait encore s’accélérer, suite au stress hydrique qui s’accentue sur les terres superficielles et moyennement profondes, en l’absence de pluies.
Pour autant, selon le dernier rapport de l’observatoire Céré’Obs, le potentiel de rendement des céréales à paille restait toujours prometteur et bien supérieur à celui des 5 dernières années, à la date du 2 mai 2022.
L’état des cultures évoluera au cours des prochaines semaines, en fonction de la météo et de la pluviométrie, des pluies étant annoncées par Météo France à partir de dimanche prochain.
En revanche, sans pluies dans les dix jours à venir, le potentiel de rendement des céréales pourrait être affecté de façon irréversible, notamment pour le blé tendre qui rentre dans une période de croissance critique.
S’agissant du maïs, 84 % des semis étaient effectués à la date du 2 mai à l’échelle nationale, avec des levées rapides et homogènes dans la plupart des régions. Pour en savoir plus et retrouver les résultats région par région : Céré’Obs (franceagrimer.fr)
Lancement de la prospective grandes cultures « atténuation et adaptation au changement climatique »
Dans la continuité des travaux conduits dans le cadre du Varenne Agricole de l’Eau et de l’adaptation au changement climatique, les six filières grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betterave et sucre, semences, lin et chanvre) ont souhaité poursuivre leur réflexion commune dans un groupe de réflexion prospectif avec l’appui de FranceAgriMer. Les interprofessions et les différentes composantes des filières grandes cultures ont pour objectif de construire une vision partagée des enjeux liés à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.
France 2030 : 20 millions d’euros supplémentaires pour aider les agriculteurs à investir dans des matériels innovants destinés à optimiser l’irrigation et économiser l’eau
Dans un contexte de ressources en eau limitées par la sécheresse et de capacités d’irrigation restreintes dans plusieurs départements, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont annoncé le 9 mai 2022 l’abondement du guichet « troisième révolution agricole » du plan France 2030, à hauteur de 20 millions d’euros supplémentaires, pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique.
Ce dispositif d’aide à l’investissement, mis en œuvre par FranceAgriMer et initialement doté d’une enveloppe de 20 millions d’euros, a remporté un vif succès, avec 17 millions d’euros de demandes d’aides déjà déposées depuis son ouverture le 8 avril 2022.
Les 20 millions d’euros supplémentaires permettront de répondre à court terme aux besoins des agriculteurs en matériels innovants pour économiser l’eau, par exemple des capteurs connectés ou des drones de télédétection chargés de surveiller les besoins hydriques des cultures ».
Lien vers la page du communiqué ICI.