Niveau juridique : France
Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a été chargé d’étudier la place de la France dans les politiques agricoles en Afrique.
Dans son rapport publié le 3 mai 2022, il reconnaît entre autres qu’« au sein de « l’unilatéralisme du multilatéralisme » qui pèse fortement sur les États africains, on doit reconnaître que la France y développe des injonctions contradictoires dans ses messages véhiculés sur le développement agricole. Les écarts importants, parfois idéologiques, entre la création et la déclinaison des concepts contribuent, encore une fois, à la baisse de crédibilité du soutien de la France aux politiques agricoles en Afrique ».
A titre d’exemple, le CGAAER relève la « Contradiction entre « agriculture familiale », « agroécologie » et développement des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) : Le plaidoyer en faveur de l’agriculture familiale et de l’agroécologie est perçu pour une partie des acteurs africains comme antinomique à l’adoption par l’agriculture africaine de nouvelles technologies et du progrès technique qui peuvent apporter des réponses aux enjeux agricoles et alimentaires. La question des biotechnologies et de l’utilisation des OGM est ainsi posée. La défense de l’agriculture familiale et la promotion de l’agroécologie empêcheraient l’adoption de techniques modernes de production dont, pour certaines d’entre elles, les Européens peuvent peut-être se passer mais qui, dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, peuvent s’avérer utiles ».
Il estime que « (c)es injonctions contradictoires, jeux d’analyse critique franco-français, sont souvent autant de pierres d’achoppement maladroites et parfois mal perçues par certains de nos partenaires africains qui trouvent désormais d’autres acteurs au discours plus clair, plus simple et aux modalités d’intervention moins conditionnelles, tout en répondant à leurs enjeux prioritaires ».
Lien vers le rapport ICI.