Niveau juridique : France
La secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba, a présenté le 15 mar 2022 le 1er volet de la Stratégie nationale Biodiversité 2030. Cette stratégie est, présentée comme un premier volet en attendant la COP 15 sur la biodiversité (qui aura lieu à l’automne 2022) et se donne pour objectifs « de réduire les pressions sur la biodiversité, de protéger et restaurer les écosystèmes et de susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité. »
Elle s’articule autour de 5 axes :
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Des écosystèmes protégés, restaurés et résilients
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Des ressources naturelles et des services écosystémiques utilisés de manière durable et équitable
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Une société sensibilisée, formée et mobilisée
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Un pilotage transversal, appuyé par la connaissance et orienté sur les résultats Des financements au service des politiques de biodiversité
Dans le cadre de l’axe 2, on notera tout particulièrement les mesures suivantes :
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Mesure 5.4 « Assurer l’utilisation durable des ressources génétiques et le partage équitable des avantages découlant de leur utilisation », piloté par le ministère de la transition écologique.
Il s’agit de « réaliser un bilan de la mise en œuvre du dispositif d’accès aux ressources génétiques et du système de partage des avantages après 10 ans de mise en œuvre, pour améliorer le dispositif »
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Mesure 6.4 « Promouvoir la diversification des semences, cultures et des races et espèces animales dans un souci de préservation de la biodiversité » , piloté par le ministère de la transition écologique et le ministère de l’agriculture.
« Alors que la transition écologique conduit à une évolution des systèmes de production vers des modèles plus économes en intrants, plus favorables à l’environnement et à la préservation des écosystèmes, la diversification des cultures est considérée comme une voie prometteuse pour répondre aux défis économiques et environnementaux de l’agriculture. La diversification conjugue plusieurs atouts : bénéfices agronomiques pour la gestion des adventices, amélioration de la qualité des sols, résilience vis-à-vis d’aléas climatiques de plus en plus fréquents, diversification des débouchés et des revenus pour les agriculteurs, etc. Elle présente également des perspectives encourageantes en matière de débouchés, avec l’augmentation souhaitable de la consommation humaine de protéines végétales, dans le cadre de régimes plus sains alliant santé et protection de l’environnement. Mais la diversification des cultures rencontre des obstacles : prix défavorables sur les marchés, difficultés agronomiques, logistiques des chaînes d’approvisionnement manque de structuration des filières amont-aval, etc. La mesure vise à encourager le développement partout sur les territoires des assolements plus diversifiés en accroissant les superficies de cultures favorables à la biodiversité et à la santé humaine (tels que les protéines par exemple) » On pourra lire dans le descritptiv de la mesure qu’il s’agit de « Promouvoir les actions en faveur de la diversité génétique à la fois des cultures, mais aussi de l’élevage, et les inscrire dans le cadre des efforts d’adaptation au changement climatique (résilience) » mais aussi de « Renforcer les efforts de recherche sur la diversification des cultures, en considérant à la fois la recherche publique (ex. agronomie au niveau des exploitations agricoles) mais aussi à travers les investissements privés en R&D en faveur de cultures de diversification, dans un contexte d’opportunités de marché vers des régimes sains (santé-environnement). » et de « Promouvoir auprès des citoyens et des restaurations collectives (Entreprises, scolaires, hôpital, EHPAD…) des modes d’alimentation favorisant les produits correspondants, pour faire évoluer les comportements alimentaires et fournir des débouchés durables aux cultures de diversification. »
Véritable volonté de changer ou simple affichage politique ? A peine dévoilée, cette stratégie rencontre d’ors et déjà de vives critiques, plusieurs acteurs dans le domaine de la protection de l’environnement pointent du doigt le fait que cette stratégie se contente en fait de lister l’existant, sans apporter de réelles nouveautés et surtout, ne propose que des mesures non chiffrées et non datées.
Lien vers la stratégie ICI