Sénat, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifique et technologique, examen des conclusions de l’audition publique sur la gestion de l’eau

Niveau juridique : France

Extraits :

« M. Cédric Villani, député, président de l’Office. - Nous examinons aujourd’hui le projet de conclusions de l’audition publique du 10 février dernier sur les aspects scientifiques et technologiques de la gestion quantitative de l’eau, organisée par nos collègues Gérard Longuet, premier vice-président de l’Office, et Philippe Bolo, en lien avec la Délégation à la prospective du Sénat. (…)

M. Philippe Bolo, député, rapporteur. - Dès lors, quelles sont les solutions possibles, pour que les prélèvements diminuent ? Pour les choix de culture, l’assolement est en jeu ; il faut aussi s’intéresser aux variétés et à la sélection génétique des espèces plus résistantes à la sécheresse, notamment aux nouvelles techniques de sélection des plantes (NBT). Plus on avance, plus les questions deviennent complexes, car les acteurs du territoire ont des points de vue divergents. La mise en oeuvre opérationnelle d’un ajustement de la demande n’est pas évidente.

Il faut aussi interroger les pratiques agricoles. Faut-il continuer à irriguer ? Quelles ressources en eau utiliser ? La France réutilise 1 % de l’eau traitée, contre 14 % pour l’Espagne. Il faut interroger de nouvelles pratiques : le goutte-à-goutte, plutôt que l’irrigation massive, les pratiques agronomiques comme le travail du sol et sa couverture, qui jouent un rôle de régulation de la teneur en eau des terres. Se pose la question cruciale du rendement, dans laquelle l’eau joue un rôle crucial, car l’accès à l’eau est un facteur de limitation du rendement.

Les points de vue sont très différents, il faudra faire des arbitrages, entre préservation de la biodiversité et rendement agricole, et trouver un équilibre…

(…)

M. Cédric Villani, député, président de l’Office. - Je félicite nos deux rapporteurs d’avoir mis ce sujet sur la table et de l’avoir traité de manière aussi synthétique.

Ce rapport est extrêmement pédagogique. Les figures 7 et 8 sont effectivement très parlantes quant à l’importance des prélèvements bruts et nets et font bien ressortir l’importance cruciale du secteur de l’irrigation. (….)

Page 13, vous mentionnez les New Breeding Techniques (NBT). Je vous propose, après avoir eu tant de mal à parvenir à un équilibre sur les conclusions de l’audition publique qui traitait de ce sujet, de remplacer « peuvent » par « pourraient ». Si le débat sur la santé n’est plus au coeur de la question des OGM, celui de leur intérêt est toujours d’actualité : leurs partisans soulignent qu’ils permettront de s’adapter au réchauffement climatique ; leurs opposants demandent des preuves et relèvent que les OGM aujourd’hui utilisés ne sont pas du tout vertueux en termes biologiques. Au contraire, ils sont associés à des pratiques destructrices de biodiversité en raison du développement de variétés soit tolérantes aux herbicides soit très standardisées. Il n’existe toujours aucune preuve de concept. »

Lien vers le compte rendu sur le site du Sénat ICI