[REPONSE] Sénat, Question écrite n° 15375 de M. Pascal Allizard (Calvados - Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 16/04/2020 - Difficultés de la filière horticole - Réponse publiée le 29/10/2020

Niveau juridique : France

Texte de la question :

« M. Pascal Allizard attire l’attention de M. le ministre de l’économie et des finances à propos des difficultés de la filière horticole.

Il rappelle que les horticulteurs sont implantés au cœur des territoires, comme c’est le cas dans le Calvados, contribuent à l’économie rurale et génèrent des emplois locaux,

Depuis le début de la crise du Covid-19, les difficultés s’accumulent pour cette filière en raison de l’arrêt de la vente directe sur site d’autant qu’une majeure partie de leurs activités se concentrent au printemps et que les productions sont périssables. Tous les jours des horticulteurs sont obligés de jeter des plantes.

Le Gouvernement a récemment autorisé la vente des semences et de plants potagers considérés comme un achat de première nécessité mais cette activité ne représente qu’une petite fraction des revenus des horticulteurs. De plus, les jardineries qui vendent de la nourriture pour animaux peuvent proposer à la vente l’ensemble des produits du magasin, ce qui crée une inégalité de traitement.

Par conséquent, il souhaite savoir comment le Gouvernement compte mettre un terme à ces disparités, en concertation avec les professionnels de la filière horticole, et aider les productions locales. »

Transmise au Ministère de l’agriculture et de l’alimentation

Texte de la réponse :

« Pour faire face à l’épidémie de covid-19, le Gouvernement a adopté, durant le confinement et dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, des dispositions de limitation de circulation du public et d’accès à certains établissements de vente, pour des motifs sanitaires. Ce contexte a engendré pour l’ensemble de la filière horticole, de la fleuristerie et du paysage, des impacts économiques majeurs sur la production, la vente, les prestations des entreprises du paysage, la logistique et la gestion de personnels. La filière horticole réalise la majeure partie de son chiffre d’affaires annuel lors de la période printanière (en ornemental comme en maraîchage) et est ainsi confrontée à de fortes difficultés conjoncturelles. Certaines activités de cette filière ont été à l’arrêt. Des produits ont été détruits car non ré-orientables. Les acteurs de la filière se sont mobilisés notamment en développant de nouveaux modes de commercialisation via des solutions de livraisons, de drive, ou en direct, permettant, tout en respectant les mesures sanitaires, de limiter les pertes. La réouverture des jardineries le 6 avril 2020 puis le déconfinement à compter du 11 mai 2020 ont permis de rouvrir les débouchés des producteurs. Dans cette période de crise liée au covid-19 le Gouvernement est resté aux côtés de tous les chefs d’entreprise et salariés. Les entreprises impactées économiquement ont pu bénéficier de toutes les mesures de soutien du Gouvernement (chômage partiel, prêts garantis par l’État, reports des créances fiscales et sociales). En complément, des exonérations de cotisations sociales sont possibles sous conditions, en faveur des entreprises les plus impactées de la filière. Par ailleurs, s’agissant de la cotisation foncière des entreprises (CFE), le Gouvernement a mis en place des mesures destinées à des secteurs dont l’activité est circonscrite à l’hôtellerie, la restauration, le tourisme, l’événementiel, le sport, la culture et le transport aérien. Néanmoins, si le périmètre de ces mesures n’inclut pas les entreprises de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, ces dernières, au même titre que toutes les autres entreprises, ont été exceptionnellement autorisées à anticiper, dès l’acompte de CFE de juin 2020, l’effet du plafonnement de la contribution économique territoriale en fonction de la valeur ajoutée. Elles ont pu en effet amputer l’acompte de 50 % de la CFE de juin 2020 du montant dont elles estiment pouvoir bénéficier in fine au titre de ce plafonnement. Le ministère de l’agriculture et de alimentation a apporté, en juin 2020, un soutien financier à la campagne de communication portée par l’interprofession Val’hor pour promouvoir les produits et les savoir-faire des entreprises de cette filière, des producteurs, auprès des consommateurs et relancer l’activité. En complément des dispositifs transversaux, pour venir en aide aux producteurs de l’horticulture et des pépinières impactés, un soutien financier par une aide d’État spécifique à cette filière a été annoncé par le Gouvernement. Les modalités de mise en œuvre du dispositif d’aide sont en cours d’élaboration avec les représentants des professionnels. L’ensemble du Gouvernement, dont le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, reste pleinement mobilisé pour suivre l’évolution de la situation de toutes les filières agricoles et apporter les solutions appropriées le plus rapidement possible. La propagation du covid-19 place le monde entier dans une situation inédite avec un triple défi, sanitaire, économique et social, auquel il convient de faire face collectivement. »

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