Niveau juridique : Union européenne
Objectifs mondiaux et engagements de l’UE en matière de nutrition et de sécurité alimentaire dans le monde
Résolution du Parlement européen du 5 octobre 2016 sur les prochaines étapes en vue d’accomplir les objectifs mondiaux et les engagements de l’Union en matière de nutrition et de sécurité alimentaire dans le monde (2016/2705(RSP))
Extraits choisis :
« Le Parlement européen,(…)
N. considérant que la lutte contre la malnutrition implique la mise en place d’une politique agricole durable qui privilégie la diversification des cultures en vue de fournir des aliments nutritifs et de diversifier les régimes alimentaires; qu’à cette fin, le contrôle, la propriété et l’accessibilité économique des semences sont essentiels au regard de la résilience des petits exploitants et des exploitations agricoles familiales en matière de sécurité alimentaire; (…)
W. considérant que la privatisation des semences, au moyen de clauses relatives aux DPI, et les OGM mettent en péril la souveraineté alimentaire des pays; (…)
12. souligne que, dans un contexte où l’agriculture traditionnelle repose essentiellement sur la monoculture, la conversion des polycultures à des cultures céréalières simples a contribué à créer des carences en oligoéléments dans de nombreux pays en développement; demande à l’Union européenne, dans la foulée des recommandations du rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, d’encourager l’évolution vers l’agroécologie, car elle permettrait aux pays concernés d’assurer leur autosuffisance agricole, d’améliorer l’alimentation de leurs habitants, de réduire leur taux de pauvreté et d’atténuer les effets du changement climatique; invite, en particulier, l’Union et les gouvernements des pays en développement à soutenir la diversité génétique des cultures, notamment par la mise en place de systèmes locaux d’échange de semences et par une réglementation en matière de semences compatible avec le traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, et à investir dans une grande variété de cultures alimentaires nutritives, locales et saisonnières, qui soient conformes aux valeurs culturelles; (…)
29. souligne qu’il est nécessaire que toutes les politiques de l’Union soient alignées sur le principe de la cohérence des politiques au service du développement; demande, dès lors, que la politique commerciale et de développement de l’Union respecte la marge de manœuvre économique et politique des pays en développement afin de leur permettre de mettre en place les politiques requises pour promouvoir le développement durable et la dignité de leur population, et notamment la souveraineté alimentaire, dans le respect du droit des producteurs locaux de denrées alimentaires à conserver la mainmise sur leurs terres, sur leurs semences et sur l’accès à l’eau, ce qui implique le rejet de la privatisation des ressources naturelles ; (…)
31. invite la Commission à encourager les petits exploitants agricoles à expérimenter et à adopter des pratiques agricoles plus résilientes et plus productives (celles qui sont considérées comme «adaptées aux changements climatiques» et favorables à l’agroécologie) qui contribuent à inverser la dégradation de l’environnement et à améliorer la fiabilité et l’adéquation des moyens de subsistance agricoles, condition nécessaire à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition; (…)
33. souligne qu’il importe de coopérer avec les agriculteurs pour qu’ils utilisent des variétés améliorées de plantes, adaptées aux conditions locales et disponibles à des prix abordables, et pour mettre en place une capacité de production de semences résistantes et productives, dont ils détiendraient la propriété, qui soit autosuffisante et dont la viabilité ne dépende pas de financements extérieurs; »
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