Assemblée Nationale - Table ronde sur « les nouvelles pratiques agro-écologiques et les nouvelles démarches de développement durable : quels bénéfices pour l’équilibre des territoires et la préservation du capital naturel ? »

Niveau juridique : France

Cette table ronde a eu lieu le 30-11-2016. Elle a été organisée au sein de la commission du développement durable, avec la participation de Mme Cécile Claveirole, membre du CESE et auteure d’un avis sur l’agro écologie ; de M. Francois Léger, agronome ; de Mme Hélène Le Teno, directrice Entreprises du cabinet Auxilia – pilote du Comité scientifique de Fermes d’avenir ; et de M. Dominique Olivier, directeur de la coopérative agricole et de territoire « Fermes de Figeac ».

Lien : www.assemblee-nationale.fr/14/cr-dvp/16-17/c1617017.asp

Extraits choisis concernant les semences :

  • Mme Hélène Le Teno, directrice Entreprises du cabinet Auxilia, pilote du Comité scientifique de Fermes d’Avenir : " Fermes d’avenir a voulu mettre en pratique les principes de permaculture auxquels elle se réfère et, à, partir d’une prairie non cultivée, elle a créé une micro-ferme maraîchère qui, dix-huit mois plus tard, produit de manière intensive. Par ailleurs, notre association a structuré un réseau de 200 fermes de micro-maraîchage en France, essentiellement inspirées par la permaculture et qui, réunies autour d’une charte, ont construit un réseau social pour favoriser l’essaimage de leurs pratiques.

Ces pratiques comprennent la mise en culture d’espèces et de semences variées, et un important travail consistant à restaurer le capital naturel, en particulier les sols et la vie des sols. Nos objectifs consistent à prouver par l’expérience, à faire se rencontrer des agricultures et les faire connaître, à accompagner et former, et à vous parler à vous, décideurs. En dehors du terrain, convaincre les politiques est un exercice qui nous passionne également. Pour cela, nous avons travaillé durant six mois à la réalisation d’un plaidoyer dont le résumé vous a été communiqué sous la forme d’une brochure de quatre pages. Nous avons réalisé ce travail avec l’aide de trente experts et des académiques, d’un comité scientifique, sur la base d’une revue de littérature et de la compilation de données de terrain.

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L’une des questions revenant le plus souvent au sujet des micro-fermes est celle de leur viabilité économique. Une ferme maraîchère classique est assez fortement mécanisée, elle présente un taux d’endettement élevé en raison du coût du matériel et doit régulièrement acheter des engrais et des semences ; ses recettes proviennent essentiellement de la vente de légumes ainsi que de subventions – assez limitées par rapport à d’autres productions. Une ferme agro-écologique inspirée par la permaculture vit également de la vente de légumes ; elle ne perçoit quasiment pas de subventions puisqu’elle est située hors du champ des exploitations éligibles ; du fait de son mode de culture intensif, elle a d’importantes charges de personnels, mais fait très peu d’achats de matières premières et n’a quasiment pas de matériel à amortir, s’agissant d’un modèle low tech peu mécanisé. »

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  • M. Julien Dive, député républicain de l’Aisne : " Selon un récent sondage publié par BVA, 92 % des agriculteurs déclarent mettre en place au moins une démarche agro-écologique. Les principaux projets consistent, pour 76 % d’entre eux, à limiter l’usage des intrants. Selon un « sondage Julien Dive » effectué hier auprès d’exploitants du nord de l’Aisne, on ne fait pas suffisamment confiance aux agriculteurs, et les règles et critères établis, notamment les mesures agro-environnementales, sont très complexes à mettre en œuvre pour la redistribution des aides agro-écologiques. C’est le cas dans le département de l’Aisne où les aides des plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations (PCAE) 2015 ne sont toujours pas versées. En réalité, les agriculteurs croient au bien-fondé de l’agro-écologie, mais ils ont le sentiment qu’on ne leur fait pas suffisamment confiance.

Comme plusieurs de mes collègues, je ne crois pas qu’il y aura un modèle unique demain. Il ne faut pas opposer le modèle actuel à celui des micro-fermes ; il y a une place pour chacun. Par contre, nos exploitations agricoles actuelles sont face à la nécessité de procéder à des restructurations multiples, la moisson estivale nous l’a rappelé.

L’objectif d’un projet agro-écologique est d’améliorer la performance économique et environnementale, et la qualité sociale des systèmes de production. Cela passe par l’optimisation des intrants, le guidage des semences, la mise en place d’une modulation intra-parcellaire pour la fertilisation, des produits et des machines innovants au service de l’agriculture. Ne pensez-vous pas que l’agro-écologie est aussi une agriculture connectée, dans laquelle la robotique prend une place de plus en plus importante ? Le troisième salon de la robonumérique, qui se tenait la semaine dernière à Saint-Quentin, présentait ainsi un atelier intitulé « L’innovation numérique au service de l’agriculture ». Au regard de tout ce que vous avez pu présenter, l’agro-écologie ne serait-elle pas, finalement, une agriculture de précision ? »