Niveau juridique : France
publiée dans le JO Sénat du 10/03/2016
Texte de la question :
M. Jean-Marie Morisset attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur le recul des exportations de blé tendre et plus généralement la diminution de son taux de protéines. En matière de performance de la filière blé tendre, la France n’est classée que cinquième sur le plan mondial, juste derrière l’Allemagne. La filière bute sur un point majeur par rapport à ses concurrents : le taux de protéines. Celui-ci est essentiel pour répondre aux besoins des marchés, sous peine de ne plus pouvoir exporter, voire même de connaître des difficultés sur notre marché. Si le taux de protéines a tendance à diminuer avec une augmentation de la productivité, il n’empêche que les besoins sont en expansion, ne serait-ce qu’en raison de la croissance démographique mondiale. Si nous exportons moins, d’autres pays augmenteront leurs exportations à nos dépends. Il s’agit aussi de préserver des relations commerciales et de sécurité alimentaire et politique avec des clients historiques comme le Maghreb. Plus généralement, dans le cadre d’une étude de veille concurrentielle sur la filière de blé tendre concernant les douze principaux pays producteurs, FranceAgriMer a pu mettre en avant des avantages, tels qu’un climat tempéré assurant une régularité de la production, une organisation collective efficace, mais aussi des contraintes telles que des charges plus élevées, une application de la réglementation phytosanitaire plus stricte et compliquée, qui a tendance à diminuer les apports en azote (un passage en moins en moyenne en France par rapport à l’Allemagne, pays ayant le même cadre européen). Il est donc nécessaire de travailler deux éléments, à savoir une application plus simple du cadre d’emploi des produits phytosanitaires, visant l’azote, et la mise en Ĺ“uvre d’une politique de recherche scientifique publique sur la qualité des semences utilisées pour de meilleures performances en taux de protéines. C’est pourquoi il souhaiterait savoir quelles suites le Gouvernement entend donner à ces deux orientations fondamentales.
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Réponse de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, publiée dans le JO Sénat du 10/11/2016.
Le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, est conscient de l’enjeu majeur que représentent les protéines dans le blé tendre ainsi que la valorisation de ces dernières à l’exportation. Le levier génétique constitue un axe de recherche essentiel. Il est indispensable de disposer de variétés plus efficientes vis-à-vis des intrants, pour pouvoir faire progresser la quantité et la qualité des protéines dans les variétés de blé, tout en préservant l’environnement et en adaptant les productions au changement climatique. Les protocoles d’études du blé tendre intègrent la mesure de la teneur globale en protéines. Cependant, la valeur protéique doit être appréciée au niveau quantitatif (recherche de teneur maximale ou optimale selon les espèces et les usages technologiques) mais également qualitatif (importance de certaines protéines et de leur proportion, rapport gluténines/gliadines, protéines solubles/insolubles). Elle doit être en adéquation avec les nombreuses et diverses attentes des marchés (exportation, meunerie, semoulerie, pasterie, malterie, amidonnerie, alimentation du bétail). Les efforts en matière de recherche et expérimentation sur ces thématiques vont se poursuivre dans ce sens, pour contribuer à l’amélioration du taux et de la qualité des protéines dans les variétés cultivées.