Le GNIS se transforme : il est rebaptisé « Semae » et veut créer une nouvelle Section professionnelle sur les semences paysannes et semences de ferme (conférence publique et plan stratégique du 27 janvier 2021) !

Niveau juridique : France

Le GNIS se réinvente et concrétise son projet d’ouverture. Tel était le leitmotiv des dirigeants de l’interprofession lors de la conférence publique organisée le 27 janvier 2021 intitulée « Le GNIS de demain » (ouverte en ligne, elle a regroupé plus de 800 participants). Le GNIS y a fait de grandes annonces et y a présenté son nouveau plan stratégique (adopté à l’unanimité par le CA du GNIS en janvier 2021), qui vise à « résorber cet écart avec la société et de mettre en évidence l’utilité sociétale du secteur des semences » : « ce projet stratégique ambitieux et novateur s’inscrit dans le prolongement du plan de filière élaboré en 2017, autour de plusieurs axes : mieux répondre aux attentes des citoyens, des consommateurs et des clients ; innover pour accompagner les filières en transition agroécologique ; protéger, enrichir et diffuser la biodiversité. Un 4ème axe va venir compléter ce plan afin de renforcer la compétitivité et l’attractivité de la filière ».

Les nouveautés :

  • Le GNIS change de nom et de logo. Il est rebaptisé « Semae » (prononcez « sémaé ») « L’interprofession de toutes les semences pour tous les usages ».

  • Création d’une neuvième section professionnelle intitulée “Diversité des semences et des plants“, qui sera dédiée « à toutes les semences de ferme, aux semences paysannes, aux réseaux de semences alternatives et collectives ». La présidence et la vice-présidence de cette section seront réservées aux acteurs de ces « semences alternatives » (car la section sera aussi ouverte aux acteurs des semences certifiées et/ou contrôlées), ce qui leur ouvrira les portes du CA de Semae.

  • Création d’un Comité des enjeux sociétaux, présidé par Pierre-Benoît Joly, sociologue et président du centre INRAe Occitanie-Toulouse, qui « aura carte blanche pour constituer son équipe et éclairer les travaux du conseil d’administration de Semae » : « le comité, dont nous attendons un rôle d’expertise, d’alerte et de critique, répondra à des saisines de notre conseil d’administration mais s’auto-saisira de ses propres sujets, avant de nous rendre compte de ses recommandations ».

  • Création de quatre nouvelles Commissions transversales (en plus de celle sur l’agriculture biologique, créée en 2018), sur les volets communication, réglementation, études prospectives et innovation.

  • Pour une plus grande transparence des activités de contrôle réalisées par le SOC (service officiel de contrôle et certification), Semae souhaite conclure un contrat d’objectifs et de performance avec l’État, afin de contractualiser la délégation des missions de service public réalisées par le SOC, et, comme l’a affirmé Claude Tabel (président de l’Union française des semenciers et de la section Semences fourragères et à gazon du GNIS),« permettre des reportings réguliers et vérifier que ce que nous mettons en place est bien réalisé ». Une proposition qui a été accueillie favorablement par le Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui s’est exprimé lors de cette conférence publique.

Pour rappel, le GNIS exprime déjà depuis plusieurs mois sa volonté d’ouverture « à tous les acteurs de la filière » : ouverture du collège « utilisateurs » de son CA à des représentants des syndicats agricoles minoritaires (la Coordination rurale et la Confédération, avec chacun un siège, n’ont d’ailleurs toujours pas désigné de représentant) ; création d’un fonds de soutien à la maintenance des variétés potagères du domaine public inscrites au Catalogue officiel etc. Une mue qui s’apparente plus à une stratégie de légitimation à travers un verdissement de son discours et dont ce nouveau plan stratégique constitue l’aboutissement.

Voir le communiqué de presse de la Confédération paysanne sur le sujet ICI.

Voir le communiqué de presse de Semae ICI.