Question N° : 6836 de M. Jean-Jacques Urvoas ( Socialiste, républicain et citoyen - Finistère ) : loi COV

Niveau juridique : France

Question publiée au JO le : 16/10/2012 page : 5626

Texte de la question

M. Jean-Jacques Urvoas attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt sur la loi n° 2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale (COV). Destinée à préserver les intérêts des grandes firmes semencières contre ceux des agriculteurs, elle porte atteinte au droit qu’ont ces derniers, mais aussi les jardiniers, de maîtriser leurs productions. Sauf exception, ils ne pourront ainsi plus ressemer les graines issues de leur propre récolte, ni procéder à des échanges de semences avec d’autres exploitants, ce qui aura pour effet de les rendre très dépendants des industriels et au-delà, d’aggraver encore le processus en cours de marchandisation et de privatisation du vivant. Il lui demande dans ces conditions si le Gouvernement entend modifier, voire abroger ce texte de loi qui soulève d’importantes réserves.

Texte de la réponse

La loi n° 2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale a permis de mettre le droit national en conformité avec les engagements internationaux de la France en matière de protection intellectuelle des obtentions végétales, et notamment avec la convention de 1991 de l’union pour la protection des obtentions végétales (UPOV). Ces engagements ont été réaffirmés à travers la publication du texte de cette convention par décret du 5 juillet 2012. La rédaction des décrets d’application de cette loi sont actuellement en cours par le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Leur élaboration, qui doit se faire dans le respect de la réglementation européenne elle-même en évolution, nécessite un pas de temps suffisant permettant d’assurer une large consultation des parties prenantes. La loi et ses décrets d’application sont les éléments essentiels du renforcement du dispositif de soutien à la recherche et à l’innovation en France dans le domaine végétal, à travers un dispositif de protection intellectuelle permettant de garantir l’équilibre des intérêts entre les différents acteurs tout en favorisant la sélection végétale. Les textes d’application de la loi viseront à intégrer toutes les souplesses nécessaires pour les agriculteurs et feront l’objet d’une large concertation.

questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-6836QE.htm