L’Artisan semencier : la recomposition d’un métier

Comment appréhender le vivant autrement (Mémoire Master Evolution, Patrimoine Naturelle et Société - MNHN)

Giada Bellia,

Résumé

La remise en cause d’un modèle moderniste et productiviste en agriculture, notamment dans la filière semencière, se traduit par l’émergence de formes originales de pratiques et de collectifs, comme le démontre le cas du Réseau semences paysannes. C’est dans ce mouvement qui s’inscrit l’émergence d’un nouveau métier : celui d’Artisan semencier, qui apparaît emblématique de la volonté de se déconnecter de la filière semencière conventionnelle pour reconnecter production, alimentation, humains et plantes afin de réorganiser et autonomiser la filière alimentaire. Cependant, par l’hétérogénéité de la profession, par la manque d’un encadrement juridique et d’une reconnaissance officielle, sa démarcation reste approximative. Ce nouveau métier en configuration résulte donc un intéressant sujet à explorer afin d’analyser ces (re)constructions et ces nouvelles liaisons. Le but de cette étude est de souligner la perception du métier par les praticiens, la place des savoir-faire et des connaissances dans la caractérisation du métier et les relations entretenues entre vivants, afin de faire ressortir des éléments d’identification et des enjeux communs mobilisés sur lesquels se fonde la reconfiguration du métier et qui vont constituer des aspects originaux dans le secteur professionnel agricole, en particulier celui des plantes potagères. L’approche ethnographique a été privilégié, afin poser l’accent en particulier sur les témoignages apportés par les artisans semenciers, pour que les spécificités du métier et la trame du mémoire découlaient directement des mots des praticiens. Ce travail préliminaire veut donc constituer une base d’appui pour les praticiens qu’ils pourraient utiliser pour développer ultérieures réflexions sur leur métier, afin d’atteindre une affirmation de la profession face aux utilisateurs et aux consommateurs.

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