«â€¯Production et circulation des normes pour l’action territoriale »
Thierry Linck,
Ce texte est un retour aux sources. Il nous mènera à San Felipe, une communauté paysanne tarasque située dans l’État du Michoacán, à l’ouest du Mexique, et dont l’étude a fourni l’argumentaire d’un ouvrage publié en 1988 : Le paysan dépossédé1. Dépossédé de son travail, de sa capacité à se projeter dans l’avenir, de son identité. Dépouillé en substance de ses connaissances, c’est-à-dire d’une ressource à la fois profondément intime et partagée, qui structure son rapport à la nature, soude et en même temps divise sa communauté. Il est question d’un savoir saisi à la fois dans ses expressions techniques et relationnelles, qui évolue sous l’emprise du marché, des politiques publiques et des avancées de l’individualisme agraire. D’un savoir qui, au final, détermine la configuration d’une organisation du travail cohérente à l’échelle de la communauté et en fonction de laquelle se forment les conditions d’accès individuel aux ressources et aux richesses. Dans cette perspective, le paysan est défini bien moins par le caractère familial de son activité (FAO 2014 ; Sourisseau et al 2014) ou son appartenance à une communauté locale (Mendras 1995) que par son implication dans une organisation du travail cohérente à l’échelle de cette unité territoriale particulière que constitue le terroir.
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Références complètes
Presses universitaires de la Méditerranée – PULM