Le mécanisme prévu par le Traité sur les ressources phytogénétiques de la FAO pour le partage des avantages dérivés de l’accès aux ressources phytogénétiques est un échec honteux.
Via Campesina,
Résumé
Le Traité prévoit qu’1,1 % des ventes de tout produit commercialisé avec un brevet et dérivé de l’utilisation de ressources génétiques mentionnées au Traité soit versé au Fonds de partage des avantages du Traité.
Cependant, lors de la cérémonie d’ouverture de la troisième session de l’Organe directeur, qui s’est tenue hier à Carthage (Tunisie), un montant lamentable de 250 000 dollars a été alloué aux projets supposés bénéficier aux paysans
voir aussi
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Tirpaa Point 9 de l’Ordre du Jour : Mise en oeuvre de la stratégie de financement du Traité
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Note de la délégation française réunion de Tunis du 1er au 5 juin 2009 sur le Tirpaa
Texte complet
Le Traité prévoit qu’1,1 % des ventes de tout produit commercialisé avec un brevet et dérivé de l’utilisation de ressources génétiques mentionnées au Traité soit versé au Fonds de partage des avantages du Traité.
Cependant, lors de la cérémonie d’ouverture de la troisième session de l’Organe directeur, qui s’est tenue hier à Carthage (Tunisie), un montant lamentable de 250 000 dollars a été alloué aux projets supposés bénéficier aux paysans, reconnus par la communauté internationale comme les principaux producteurs et conservateurs de la diversité de l’alimentation mondiale. De plus, la majeure partie de ces fonds a été attribuée à des institutions gouvernementales et non gouvernementales.
Comme le souligne Ditdit Pelegrina, de l’organisation philippine SEARICE, «les paysans étaient absents des 11 projets approuvés. Il ne fait aucun doute que l’argent ne profite ni à la conservation dans les fermes, comme s’en réclame souvent le Traité, ni à la protection de la diversité et des paysans, mais aux organismes de recherche nationaux.»
«C’est insulter le Traité que de prétendre que cet argent permet l’accès et le partage des avantages, deux principes supposés faire office de colonne vertébrale à notre système alimentaire» a protesté Guy Kastler, représentant paysan de La Via Campesina. Les fonds alloués hier n’ont pas été attribués par le mécanisme du Traité mais par des donations volontaires des différents pays. Ce n’est pas une pratique durable, notamment si le Traité n’a pas les moyens de garantir son propre fonctionnement.
Une fois de plus, ce sont les pays riches, le Canada et l’Europe qui bloquent les contributions qui composent le budget du Traité. La dernière réunion du Traité sur les ressources phytogénétiques de 2007 avait déjà été presque entièrement perdue dans des disputes sur les 4,9 millions nécessaires au fonctionnement du Secrétariat du Traité. Il est temps de dépasser les disputes partisanes pour engager des ressources conséquentes au profit d’un Traité qui, en ces temps de crise climatique, alimentaire et économique, doit être appliqué de manière urgente, et il faut pour cela commencer par allouer des fonds aux paysans, Peuples Indigènes et pastoralistes, qui sont au cœur de la conservation des ressources phytogénétiques.